Après la Seconde Guerre mondiale, des milliers de Corses, à la recherche d'un emploi, continuent à s'expatrier (55 000 de 1954 à 1977) vers les villes du Continent Marseille devenant « la première des villes corses ». Les revendications régionales reprennent en 1959, les mouvements se multiplient: Action Régionaliste Corse, Front Régionaliste Corse, PPCA. 1960: mobilisation contre le projet de création du centre d'expériences atomiques de l'Argentella près de Calvi. 1962: mobilisation contre la suppression du chemin de
fer de la Corse et premiers attentats contre la ligne d'électrification
carbo-sarde. 1974: mobilisation contre le déversement, au
large du Capicorsu, des « boues rouges », déchets
de l'usine chimique de la Montedison (Italie). Le navire sera
plastiqué. 21 août 1975: occupation de la cave d'un rapatrié
d'Afrique du Nord par un commando de l'ARC avec, à sa tête,
Edmond Simeoni pour dénoncer la fabrication chimique du
vin et autres malversations. Lassaut est donné, deux
gendarmes mobiles seront tués. Mai 1976: naissance du Front de Libération National
de la Corse regroupement de divers mouvements clandestins). Mai 1981: élection de François Mitterrand (président de gauche) tète de la République française. se en place du statut particulier par Gaston Defferre. réouverture de l'université de Corti, dont le décret était paru 5 novembre 1975 au Journal officiel, se fera en octobre 1981. 8 Août 1982: première Assemblée de Corse (composée de 61 membre), élue au suffrage universel. La liste Unione di u populu Corsu dEdmondu Simeoni obtient 11 % des voix et sept élus. À la suite de dysfonctionnement, la première Assemblée a été dissoute par décret du 29 juin 1984 (J.O. - Lois et Décrets du 1er juillet 1984). 12 août 1984: élection de la deuxième Assemblée de Corse. Seules les listes ayant obtenu 5 % des suffrages exprimés peuvent être admises à la répartition des sièges (loi 84-490 - 25 juin 1984). Unità Naziunalista, branche dure de la politique nationaliste, dépasse les 5 % et obtient trois élus. 16 mars 1986: troisième Assemblée de Corse. Comme lors des deux précédentes, aucun groupe ne dispose de la majorité absolue à l'Assemblée de Corse. La mouvance nationaliste obtient 6 élus. Par la loi du 13 mai 1991, la Corse est érigée en collectivité territoriale avec une assemblée élue de 51 membres. Mars 1992: élection de l'Assemblée de
Corse. La mouvance nationaliste obtient 25 % des voix et treize
élus. L'idée nationale fait son chemin, mais sera
freinée par l'éclatement des mouvements nationalistes
qui conduira à des affrontements fratricides. Le 6 février
1998, le préfet de la Corse, Claude Erignac, est
abattu à Ajacciu, un mouvement clandestin Sampieru jusqu'alors
inconnu revendique l'assassinat. S'ensuivent d'importantes manifestations
à Ajacciu et Bastia contre la violence. Mars 1999: nouvelle élection de l'Assemblée
de Corse. Au deuxième tour, la liste indépendantiste
Corsica Nazione obtient près de 17 % des suffrages et huit
élus. Aucun groupe ne dispose de la majorité absolue.
Depuis près de vingt ans, les présidents de l'Assemblée
de Corse sont toujours issus des partis nationaux français. « Il est encore en Europe un pays capable de législation; c'est lîle de Corse. La valeur et la constance avec laquelle ce brave peuple a su recouvrer et défendre sa liberté mériterait bien que quelque homme sage lui apprit à la conserver. J'ai quelque pressentiment qu'un jour cette petite île étonnera l'Europe. » Rousseau, Du contrat social, livre Il, chapitre X.
C. Castellani - H. Medori
|